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  Nicolai Howalt et Trine Sondergaard, "Kaempe Hojen", 2005, impression digitale, collection A. de Vilmorin et "Bjornemosen", impression digitale, 2005-2007, collection privée; Eric Poitevin, "Sans titre", tirage argentique, 2006, propriété de l'artiste

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  Ignazio Bettua, "Sans titre", trombones, 2008, propriété de l'artiste

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  Not Vital, "Stockhausen", 2006, propriété de l'artiste

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  Alexandre Joly, "Le repos du guerrier", 2002-2008, propriété de l'artiste; Fred Eerdekens, "Mhmmmhm", 2002, propriété de l'artiste

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  Graciela Sacco, "El lugar de los deseos", 2008, propriété de l'artiste

Ombres et lumières

Neuf artistes ont accepté de présenter leur travail au Château de Nyon. Le titre même de l’exposition a été inspiré par les œuvres des deux Danois Nicolai Howalt et Trine Sondergaard. Leurs photographies montrant des chasseurs perdus dans les brumes du temps, puis apparaissant soudain vers l’objectif des photographes et le regard du spectateur, comme revenus de temps très anciens, évoquaient, en effet, aussi bien l’apparition au jour des hommes traquant l’animal que les pulsions anciennes et contradictoires qui gouvernent les humains.

Et, curieusement, au fil du choix des artistes et de leurs œuvres, cette constante d’un rappel entre jeux de lumières et d’ombres, entre le silence et l’évocation d’un son étouffé qui ne demande qu’à résonner s’est établie. Le murmure silencieux des buissons de Fred Eerdekens en est un exemple aussi bien que le rituel mystérieux du cercle de plumes d’Alexandre Joly, qui rappelle quelque vague et son écume, entrant en résonnance avec une autre installation du même artiste présentant une eau mouvante et silencieuse.

La chasse, la forêt, les bois se retrouvent dans nombre des réalisations présentées ici, évoquant la nature et le lien ancien que l’homme entretient avec elle. Les branchages curieux de Not Vital, les sous-bois mystérieux d’Eric Poitevin tissent ce lien entre les différents travaux.

Les projections de Graciela Sacco, quant à elles, nous ramènent aux ombres mystérieuses des gens que nous croyons saisir et qui toujours nous échappent, soit que nous n’y portions pas attention, soit que le temps manque pour appréhender la profondeur qui compose tout être humain.

Et c’est tout l’esprit humain, justement, et sa fantaisie, la capacité de chaque individu à renouveler sa vision du monde dont témoignent les deux travaux d’Ignazio Bettua.

Enfin, en conclusion, recréant le lien très ancien qui existe entre amour et chasse, les estampes de Peter Emch nous renvoient à d’autres aspects de la nature humaine, qui peuvent être aussi sombres que lumineux. Et quel plus beau lieu qu’un château pour rêver chasses et amours ?